Sally-the-Unicrorn

Ça aurait pu s’appeler « Buena Vista Social Club », mais c’était déjà pris. Ou même « Le club  Bisous des Gentilles Licornes Innocentes », mais ça aurait paru un peu crétin, et de la crétinerie on nous en met déjà bien assez sur le dos pour ne pas s’en rajouter et céder à vos clichés (et vos projections reptiliennes de vous-mêmes, surtout).

AUJOURD’HUI, JOUR DE GENTILLESSE ABSOLUE, GÉNÉROSITAYYY : Révélation du Grand Secret :

Un aspie, deux, aspies, trois aspies et + si affinités, qu’est ce que ça se dit entre nous? Déjà je pense que c’est de nécessité humanitaire qu’il faut le révéler, parce que comme je l’ai évoqué précédemment, je n’ai pas envie d’être assimilée à une secte ou récupérée par trois complotistes qui ont trop manqué d’amour et un peu d’école, aussi.

[TW] : Cet article sera peuplé de licornes…. et peut-être parsemé d’Eminem ad’hoc.

1 – COMMENT ON EST ENTRE NOUS?

Alors là j’ai envie de vous répondre le plus simplement du monde, entre nous, nous sommes Très bien. Et surtout nous sommes AUTISTES sans être brimés, soit plus libres que le reste du temps. Ça peut paraître très sommaire comme réponse, mais quand on y réfléchit bien, finalement, c’est bien « entre autistes » qu’on se sent le plus légitime de nos bizarreries et qu’on peut réellement s’exprimer sur absolument tout ce qu’on veut sans crainte du jugement des autres.

Je vais donner l’exemple de la 1ère personne autiste avec qui j’ai échangé quelques mots. Ça se passait sur un groupe de réseau social féministe intersectionnel et inclusif, et parfois il y avait une soirée à thème, c’est à dire qu’une personne concernée par une différence, une lutte spécifique (je donne l’exemple du repassage des seins) propose de répondre aux questions des autres membres du groupe pour expliquer ce que c’est.  Sur un laps de temps défini en avance. Je n’étais pas encore sûre de devoir me faire diagnostiquer à l’époque ou bien c’était en cours (pour ma 1ère épreuve loupée), je ne sais plus, et cette jeune femme d’une vingtaine d’années, diagnostiquée à l’adolescence propose de répondre à des questions sur l’autisme féminin. Je lis d’abord ses premières réponses sans intervenir… Et puis à force, je dénote pas mal de similitudes avec mon cas aux travers de son témoignage… Et nous finissons par échanger sur un point commun de notre enfance : La Collection des Pots de Yaourt, et de fait la fascination visuelle pour cet objet… sans entrer dans le détail, j’ai longtemps eu une obsession pour les pots de petits filous rayés des années 80 et leurs couleurs de rayures, avant que Gervais et sa saveur abricot l’emporte haut la main, et du goût et de la texture, et du recyclage possible en téléphone par l’entremise d’un fil disposé entre deux pots pour jouer avec, et aussi on pouvait faire des pieuvres grâce à un savant découpage (les années 80 étaient + DIY qu’aujourd’hui où on préfère le « tout-fait sorti d’usine » en tout cas pour les jouets pour enfants). Imaginez l’insupportabilité de les voir passer à la poubelle dû à un attachement poussé pour cet objet (sous peine de grosse crise de nerfs ou de larmes.

Imaginez comme il est étrange de se trouver un point commun si incongru avec une personne inconnue qui témoigne sur son syndrome d’Asperger. Nous avons dû échanger une petite dizaine de commentaires sur ce sujet, et sûrement entre ça et d’autres points ou traits communs liés à l’autisme, sommes devenues amies sur facebook, avant de se rencontrer pour un café, où j’ai eu quelques réponses à mes premiers questionnements sur le sujet. Je pourrais évoquer des dizaines d’histoires aussi singulières que celle des pots de yaourt, vu la diversité de nos passions à tous, mais sans aller bien plus loin, dites vous bien que nos intérêts spécifiques donnent automatiquement une ampleur prodigieuse à la richesse de nos échanges et ne soyez jamais surpris que l’un d’entre nous s’y connaisse en planctons ou possède quelques axolotl. De nouveau, ce ne sont pas des métaphores, mais bien des exemples réels.

Je peux encore l’illustrer avec l’exemple de Louis T., Asperger diagnostiqué à l’âge adulte, devenu humoriste et animateur de diverses capsules à la télé  québécoise… passionné de statistiques, d’histoire, d’informations et d’un tas d’autres choses et qui peut les utiliser pour enrichir ses spectacles avec des données réelles et approfondies pour défendre des causes qui lui tiennent à cœur :

Ou plus simplement amuser la galerie :

Donc même si je réponds partiellement à la question qui suivra, l’intérêt de toute communication exclusive entre nous, nous permet avant tout d’être nous-mêmes sans être jugés, de parler sans filtre, ce qui est un  peu notre plaie d’Égypte dans les conversations qu’on a avec les neurotypiques, qui ne cessent de filtrer et d’user de sous entendus que, par ailleurs, nous ne sommes pas toujours à même de comprendre. Sans filtre, nous avons fort peu de propension à juger l’autre sur son apparence, sa culture et ses choix de vie, donc nos conversations déjà riches et variées, n’en sont que plus ouvertes. Parce qu’une vie normative… C’est aussi ennuyeux qu’un point météo, un point route ou l’émission grande audience de la veille, devant une machine à café d’entreprise.

#DitesLeAvecUnEminem :

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Et oui, comme les haut potentiels, les autistes ont souvent une propension très minoritaire à juger l’autre sur sa couleur, son origine et tout ce qui gangrène le vivre ensemble, de fait, toujours curieux et en éveil de ce que font les autres, même et surtout quand ça ne nous est pas forcément accessible, entretenir des conversations sans jugement d’ordre moraux ou d’éducation, les rend d’autant plus intenses, qu’elles sont toujours honnêtes et dépourvues du moindre vice. Quand il ne s’agit pas simplement de se filer des petits coups de mains ou juste de se soutenir.

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Bien sûr il arrive que le propos d’un tiers nous déplaise, qu’à cela ne tienne, nous sommes également toujours prêts à le faire savoir sans que le personne se vexe forcément, même lorsque nous nous exprimons de manière un peu abrupte, et voilà encore quelque chose de très rare en Neurotypie… Chez nous, il y a toujours moyen de discuter !

L’Autisme serait de fait un langage à un niveau de pensée différent de la norme, forcément inclusif et systématiquement ouvert sur l’étranger, l’inconnu et l’envie d’étayer et partager nos savoirs. Comme le code informatique, comme une langue étrangère sans aucun mot utilisé au sens figuré, plus simplement. Limpide, transparent, juste et précis pour ceux qui le pratiquent.

Nous sommes parfois assez littéraux tout de même, et il nous arrive de ne pas se comprendre du 1er coup. En Neurotypie, c’est vite sujet de moquerie, en Autistan, on corrige, on explique patiemment et on trouve ça normal.

Donc au cas où, nous ne parlons pas que d’autisme, là où nous sommes le moins tenus d’en faire état et de nous justifier, puisque connaissant les spécificités de chacun, il est un réflexe automatique de les respecter et de tenir entre nous un discours qui n’offense pas les sensibilités. Vous allez penser que nous vivons au pays des bisounours… Et c’est un peu vrai… Disons que le sacro-saint respect est plus souvent de rigueur entre nous qu’ailleurs. *Whatasurprise*

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2 – DE QUOI ON PARLE ENTRE NOUS?

Erm’… Comme j’ai déjà vastement répondu plus haut, au delà de nos intérêts spécifiques, nous parlons également bien souvent d…’ INCLUSION. C’est à dire de ce qui nous manque le plus en comparaison des exclusions régulières auxquelles nous devons faire face quotidiennement. Est-ce que parler d’exclusion, signifie cracher sur les personnes qui nous les font subir ou passer notre temps à nous plaindre et nous comporter en victimes?… Et bien vous serez étonnés aussi d’apprendre que contrairement aux neurotypiques, non. La plupart du temps nous essayons surtout de comprendre le mécanisme qui fait arriver ces personnes à ces comportements nuisibles, et SURTOUT, nous tentons de trouver des solutions à nos problèmes ensemble, afin d’avoir une listes des différentes possibilités et actions à mettre en place pour nous sortir de nos panades respectives.

En petits combattants au quotidien de toutes les injustices, et sensibles à celles que subissent les autres, nous sommes naturellement du genre inclusif et faisons toujours en sorte de ne rejeter personne, justement. Très doués aussi pour repérer les petites failles d’un système (quand il ne s’applique pas à nous directement, car les cordonniers sont les plus mal chaussés), nous sommes encore nos meilleurs utilitaires de résolution des problèmes, et les solutions nous intéressent bien plus que remuer ce qui ne va pas.

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Voilà aussi pourquoi on peut nous trouver un peu pénibles de ne jamais baisser les bras à essayer d’améliorer les choses, de manquer d’autant de nonchalance, tant il est vrai que nous ne savons pas vraiment mettre quelque paramètre de côté que ce soit. Mauvais élèves du lâcher prise, nous faisons des miracles entre nous.

J’en imagine s’offusquer et hurler à la mort que c’est nous qui ne sommes pas inclusifs, que c’est du communautarisme…blablabla… Si Crêpe Georgette n’évoque pas les handicapés ou les neurodivergents dans ce post ci je vous laisse toutefois faire l’analogie nécessaire par vous mêmes puisqu’il en va de même pour les autres luttes, patriarcat compris, le monde des neurotypiques est violent et globalement très agressif pour nos vulnérabilités non normatives, incluez nous + et ce ne sera plus un non-choix de devoir nous regrouper, de même que cela n’offusquera plus tant de monde que ça, à terme. (par ailleurs comme le terme « AUTISTE » est encore largement employé à tort et à travers comme une insulte ou quelque chose de péjoratif dont personne ne souhaite être « affublé« , charge à vous également de corriger le tir avant de venir nous critiquer en tant que micro- minorité). Vous pouvez ne pas être d’accord, je ne le prendrai pas au personnel. J’ai bien lu mes 4 accords Toltèques et je vous conseille d’en faire autant, au cas où (ça se lit très vite, au passage).

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J’ai déjà entendu des neurotypiques se sentir profondément blessés que nous employions ce terme à leur égard. Vous êtes la norme, nous sommes neuroatypiques, vous êtes neurotypiques, pas de quoi hurler à l’assassinat de petits chatons quand nous employons ces termes. Bizarrement, utiliser le terme « autiste » pour désigner le comportement d’un autre neurotypique dérange beaucoup moins. Je vous laisse de nouveau réfléchir à la notion d’exclusion et à la valeur des mots employés et ensuite on reparlera du terme NT… (ou pas, du coup).

3 – QUE FAIT ON ENTRE NOUS?

Et bien comme en paroles, à travers les internets ou autres, nous sommes prévenants… Et désolée de vous décevoir encore, c’est à peu près tout… Et c’est bien pour ça que c’est beaucoup et tellement plus une raison de se planquer de ce qu’on ne vit pas vraiment aussi  bien en Neurotypie (notre pays où la vie est… trop chère, d’un point de vue énergétique, moral, inclusif etc, en fait). Il en va de même I.R.L. Si tu sais que ton ami autiste ne supporte pas le bruit, tu éviteras de l’emmener dans un endroit bruyant, et si tu sais qu’il risque de se perdre en chemin, tu lui indiqueras au mieux la route et si tu ne sais rien de tout ça… Tu feras en sorte qu’il ne soit confronté à aucune difficulté sensorielle d’ordre majeur que tu puisses lui éviter. De même que si tu sais qu’il ne comprend pas l’ironie ou le sarcasme, tu mettras les bons smileys lors d’une conversation sur internet ou tu préciseras que c’est ironique, simplement et sans te moquer. Et si tu passes un moment avec lui et qu’il évoque sa fatigue, tu ne l’obligeras pas à rester encore un petit peu. C’est ce que font les amis. Mais est-ce bien aussi ainsi chez les NT?… Hm… De mes 37 ans d’expériences en Neurotypie bien ajustée, je ne suis pas sûre.

Quand vous insistez pour qu’on « boive un dernier verre » dont on a pas envie,  quand vous faites les YEUX si on ne vous trouve pas en 5 minutes parce qu’on se perd en route etc. quand vous ne comprenez pas que vos sifflements intempestifs, ne pas mettre le pli de coude à la bouche quand vous toussez, notre besoin d’isolement pour souffler, sachant qu’une bonne partie de notre handicap est social et sensoriel… sont des clefs pour nous mettre plus à l’aise au lieu de sans cesse nous rappeler ce dont nous souffrons… C’est pas très sympa. J’avoue qu’au risque de paraître malpolie, j’ai souvent disparu sans dire au revoir, pour rentrer à la célébrissime boîte de nuit totalement insonorisée dite « Au Lion d’or » (au-lit-on-dort), déso pour la blague années 80 qui pique les sens… But… True Story, quand vous ne comprenez pas nos difficultés on est bien obligés de se préserver, qui à vous paraître inconvenant, mais pour nous c’est une question de survie, quand pour vu ce ne sont que de petits ajustements. Peut-être il nous faudrait un nouveau proverbe pour éviter de passer pour des ostrogoths chaque fois qu’on se préserve, de type « Never ask why an autist has his reasons, they always  have a valuable one ». (= « Ne demandez jamais ses raisons à un autiste, il risquerait d’en avoir de très bonnes ». Mais là encore, dans une majorité de cas de figure, si vous n’oseriez jamais demander à un sourd de tendre l’oreille, quand le handicap est invisible, il est très difficile de vous le faire prendre en compte.

Imaginez une jeune femme qui a des broches dans le dos. D’apparence jeune et dynamique. Qui s’assoie dans le métro bondé à côté d’une personne en obésité morbide, un homme plongé dans un journal et une personne âgée, jusqu’à ce qu’une femme enceinte se poste à côté, en essayant de trouve une place assise. À votre avis qui de l’homme qui lit son journal ou de la femme avec les broches sera regardée avec un regard noir? … Vous n’êtes pas obligé de croire que je n’exagère pas mais je vous invite à bien observer de quel genre sont les personnes qui cèdent leur place… Et de là à imaginer la pénibilité supplémentaire qu’il faille sans cesse se justifier sous prétexte que certains autistes sont à peine détectables, du moins en apparence.

Mais comme vous le savez aussi, nous ne faisons pas tant de choses que ça ensemble, finalement. Je sais que des associations organisent des « cafés aspergers », et je ne critique pas le concept, mais la méthode : quand je découvre que pour y participer, il faut s’acquitter d’une somme d’adhésion annuelle de 30€ avant d’en ajouter 5€ par tête sans les consos, pour participer et payer l’organisation et qu’on peut se les organiser entre nous, je trouve ça un peu aberrant, surtout quand on sait que certaines de ces assos font assez d’argent ainsi sur le dos de notre précarité. Sans cesse on nous propose des conférences, et des ateliers juste pour nous pour des modiques sommes de 5€ par ci, 10€ par là, ou simplement d’être adhérents pour y accéder. Les activités qui nous sont spécifiquement dédiées ont un coût, les autistes sont majoritairement précaires, et encore bien souvent taxés par ces assos de ne pas faire « l’effort » de leur inclusion payante pour s’intégrer un peu quand la majorité de ces assos sont gérées par des neurotypiques. C’est parfois limite une insulte à la précarité de beaucoup. Désolée de constater qu’il n’y a parfois aucune différence de tarif pour les concernés pour un salon dédié, ou même de système de transport facilitant à moindre coût (type départ en bus de grandes villes) les accès à ces colloques, mais bien souvent, c’est le cas. Et je ne suis pas d’accord pour payer pour mon inclusion à des activités de groupes facilitant la discussion… entre autistes… Ce qui n’est pas si inclusif que ça, en fait. Il y a peu de temps, après un accrochage avec une de ces responsables d’assos qui ne supportait pas que j’évoque le fait qu’il serait bien que d’autres célébrités qu’uniquement une équipée de neurotypiques célèbres sans contester que c’est charitable de leur part quand même, nous représente, j’ai été conviée par de multiples injonctions répétées sur sa page twitter pour venir travailler bénévolement à l’organisation d’un de ces repas à des kilomètres de chez moi en RER, et de payer une adhésion pour ce faire. N’est-ce pas l’hôpital qui se fout de la charité? … Et est-ce qu’on a plus besoin de reconnaissance que de charité? Comprenez ça, et vous aurez déjà presque tout compris.

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Toujours est-il que nous ne sommes certainement pas suffisamment nombreux pour nous rencontrer si souvent que ça. Statistiquement, pécuniairement. Ajoutons à cela que si se préparer à sortir est compliqué pour un seul autiste, imaginez ce que ça donne quand ils sont deux à souhaiter échanger autour d’un café. Voilà 2 mois que nous parlons de prendre un café avec un de mes amis autistes, nous avons beaucoup échangé par internet ces 4 dernières années, avec un parcours similaire de difficulté au diagnostic, mais nos activités privilégiées nous sont précieuses et sont de fait chronophages, et comme par respect pour nos emplois du temps respectifs nous ne nous y poussons  qu’en fonction de nos disponibilités réelles, nous ne nous tenons pas pour autant rigueur du fait qu’il soit compliqué d’y arriver. (Un neurotypique à qui on reporte plus de 3 fois un rencard, serait déjà vexé depuis des lustres et pour moins que ça). Nous sommes globalement plus respectueux de nos pairs humains, et si nous nous adaptons déjà avec beaucoup d’efforts à nous-mêmes il nous est d’autant plus difficile que les neurotypiques n’en fassent pas trois tout petits qui leur sont plus accessibles que les nôtres propres, en plus, vu leur meilleur état d’intégration naturelle, en sachant que ça leur coûte bien moins d’énergie que celle qu’on est tenus de déployer pour subsister au monde, tout court, même et surtout de la façon la plus simple qui soit. Donc concrètement, si j’ai rencontré et passé un peu de temps avec 4  copains et copines autistes IRL, globalement la communication par internet est si fluide que dans la réalité, que ça ne nous pose pas de gros soucis de ne pas se voir.

Du reste, on a tendance à attirer à soi des personnes avec qui l’on partage le même type de convictions, de valeurs intrinsèques… et souvent de foi en l’humain, et je ne peux pas cacher que mes plus grands et nombreux amis (et oui, j’ai de nombreux vrais amis, peut-être plus qu’une personne neurotypique, en tout cas rien ne me donne tort de cette certitude jusque là, si on peut appeler « ami », une personne loyale, sensible, inclusive et sans faux semblants)… sont neurotypiques. À quelques exceptions près, à l’évidence… En tout cas je peux garantir qu’ils sont tous d’une intelligence et d’une ouverture d’esprit XXL sans tomber dans le moindre abus, sans vices, qui ne gâche rien à leurs sensibilités plutôt fines et que je n’échangerais l’un d’entre eux contre rien au monde. D’ailleurs j’ai passé des moments d’exception ces 3 derniers jours avec trois d’entre eux, rencontrés dans des contextes totalement différents, et l’énergie positive que j’en retire me donne des envies de soulever des montagnes juste avec mon petit doigt. Là où avec les bonnes personnes, l’autisme se fond dans le tissu social de manière quasi soluble.

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J’ai beau le retourner dans tous les sens, je jouis d’amitiés fortes de personnes qui ne sont pas peu fines et sensibles et diablement intelligentes et belles de tout ce qu’elles dégagent, non pas parce qu’elles sont mes amies, mais bien parce qu’elles sont elles-mêmes en tant que leurs singulières personnalités. Donc oui, peut-être que je touche un point d’explication, car il me semble que les neurotypiques vivent de bien plus hypocrites expériences que les miennes que ce soit dans leur vie de tous les jours, dans leur intimité ou au travail… Nous sommes bien des licornes au pays des Bisounours. Et vous ne pourriez en profiter qu’en nous aimant un peu plus, pour ceux que je ne connais pas. (pour ceux que je connais, ne lâchez rien, vu le peu dont j’ai besoin vous me faites chaque fois frôler l’overdose, et ma plus belle histoire d’amour, comme dirait Barbara, c’est encore vous…)

4 – À QUOI ON RÊVE ENTRE NOUS?

J’ai diffusé assez de références d’Orelsan, comme ça dans mon article sur les rappeurs blancs en mal d’autisme. Je vais pas vous remettre le lien de « basique/Simple ».

D’inclusion. Les autistes rêvent d’inclusion. De respect. Que VOUS fassiez plutôt les petits efforts que vous osez nous demander à nous, les handicapés sociaux et sensitifs de le faire. On fera tout le reste sans problème. PROMIS. Et comme on est un peu invariables et plutôt reconnaissants dès qu’on obtient un p’tit coup de pouce de votre part, on ne vas pas se transformer en Voldemort après.

5 – COMMENT AIME-T-ON?

Au cas où un peu de racolage sur le vaste sujet de la sexualité fasse pointer quelques curieux… Je vais encore être très décevante et devoir briser un autre mythe qui a la vie dure.

Les autistes ont une sexualité. Il y en a même qui baisent. Et d’autres qui fuckent carrément.

Je suis de ceux qui font l’amour ou des câlins, mais chacun son style, ça ne rend pas ceux des autres critiquables. Et oui, parmi nous se trouvent beaucoup plus de gens mariés ou qui ont des enfants que vous ne pourriez l’imaginer. Et ouais, déso, mais ON SE REPRODUIT AUSSI.

Et stricto senso, on Aime. Donc même si nous sommes bien souvent des proies dans ce domaine pour les prédateurs égarés, en particulier les femmes, sachez que nous aimons… Plus. Et ce n’est pas plus prétentieux que le reste de le dire. Les Autistes sont d’un genre plutôt fidèle et fiable (comme à l’entreprise) à condition d’être respectés un minimum, sans faux semblants, et juste… Nous n’aimons pas trop les tromperies non plus, et s’il existe un proverbe qui puisse particulièrement être appliqué à notre fonctionnement ce serait « Ne fais pas à autrui ce que tu souhaiterais pas qu’on te fasse », rajoute à ça qu’accorder un peu d’attention ou d’amour à un aspie et il te le rendra en mille, et tu n’es pas loin du compte de ce que l’intimité peut représenter pour nous.

Certainement nous aimons aussi différemment, plus difficilement, tout comme le reste, et peut être assez inconditionnellement de façon un peu innée… Il ne me semble pas utile d’être plus éloquente là dessus, et parce que ça concerne le domaine privé, je peux juste affirmer que là aussi, avec un peu de respect et de compréhension, on est capables de petits miracles dans cet autre domaine bien réservé de la vie…

Si tu as lu quelques lignes ici ou dans d’autres blogs par ci par là réservés au fonctionnement autistique, si tu as compris le terme d’intérêts restreints, de sensorialité, de sensibilité, tu devrais savoir que même dans l’ombre de la société normative, nous sommes globalement assez intenses et impliqués, et que c’est peut-être le point à retenir de la diversité des signes cliniques du continuum autistique, et que de fait, il y a peu de raisons que nous ne le soyons pas encore plus lorsque nous sommes en confiance, et dans le respect d’une personne toute singulière qui nous tiendrait plus à cœur que les autres… Je vous laisse méditer là dessus et imaginer ce que ça peut donner…

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9 commentaires sur « Révélations sur La société secrète des Autistes. »

  1. Love sur cet article ! Faudrait comingouter davantage en public pour mieux se reconnaître entre nous ^^

    Les autistes, aussi, moi j’aime bien communiquer par écrit avec, parce que comme tu le signales, se rencontrer en vrai c’est compliqué, énergivore rien que pour l’organisation, et parfois on termine à ne pas oser être nous-mêmes parce qu’on a trop appris à porter un masque. Mais étrangement, les neurotypiques trouvent que s’échanger pendant des mois des mails de plusieurs pages racontant notre intime et nos pensées profondes sur le monde, ce n’est pas une « vraie relation », haha. Et puis perso écrire, à tour de rôle, je trouve ça vachement plus simple que dialoguer de vive voix. Chacun son truc.

    Les gifs m’ont fait rire. Mais en soi je n’aime pas les licornes, ça me fait peur (heureusement au moins que de jolies couleurs y sont généralement attachées)

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    1. ❤ hey ! La Girafe's back ! contente de te relire ici, moi j'ai plutôt peur des chevaux et ils étaient grands mais cools (ma mémé en a eu), mais ce qui me fait le + peur (pour eux, en fait) c'est qu'ils nous voient 7 fois plus gros qu'on est et que du coup c'est nous qui les effrayons le + ! (mais pas des licornes, parce que j'en ai jamais croisé en vrai… alors ça va… ou alors c'était que des métaphores d'humains:/)

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      1. Oui en fait ce sont les chevaux qui me font un peu peur, mais du coup, des chevaux avec une corne, c’est… pire ? Rien à voir avec les adorables museaux de girafes 😉

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      2. Si ça peut t’aider, il faut savoir que les chevaux y voient 7X plus gros que nous, donc globalement c’est plutôt eux qui ont peur de nous, des mouvements brusques etc. D’autant que ce n’est pas un carnivore de la faune sauvage, donc s’ils attaquent c’est généralement en défense après des provocations extérieures.. 😉

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  2. Je découvre le blog et je dévore les articles, merci !
    Mais dis moi… Les activités privilégiées, cinquième paragraphe du chapitre 2…
    Tu voulais sûrement dire « chronophages » plutôt que « nécrophages »… Rassure moi 🤔😅 😉 !

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