Celle qui attendait d’avoir d’autres collègues différents.

Et oui… On va revenir au nerf de la guerre. L’inclusion des personnes autistes au travail, les gros mots sont lâchés. J’ai toujours très à cœur de préciser ici mon parcours de RQTH. Qui devait être l’objet de mon prochain post, si un vilain article à moustache n’était pas venu perturber mon emploi du temps éditorial… Je devais avoir mon 1er rendez-vous à la mdph le 25 avril 2018… Et que nenni… J’ai du le reporter pour raison de 1er jour de Nouvel Emploi. Inclusif, l’emploi.

Rappel des épisode précédents (si tu avais lu l’avant, tu peux squizzer les deux prochains paragraphes) : Joy se fait outer, exclure, indifférer, mépriser, harceler et humilier par deux éléments perturbateurs ouvertement classistes et validistes de sa dernière entreprise et tous ses camarades de classe cool du moment, avec qui elle a œuvré en équipe ces deux dernières années, quoique désolés, n’y peuvent rien, et assistent à ce triste spectacle en silence, suite à un burn out qui pointe son nez depuis mai et qui malgré plusieurs appels au patronnat pour régler l’affaire avant qu’il ne soit trop tard, ne le fait pas bouger d’une oreille. Dans la foulée, elle est diagnostiquée asperger à haut potentiel ou TSA d’extrémité spectrale avec une cervelle qui carbure trop vite pour elle parfois, et bien que démunie de RQTH, elle n’hésite pas à infiltrer cette nouvelle donnée au fil de l’eau auprès de ses collègues et de son boss (à qui elle envoie un télégramme résumant les conclusions du dit diagnostic et n° de gsm de son psychiatre spécialisé pour répondre aux éventuelles questions de la direction, dans le cas où une optimisation de poste nécessaire serait possible, là où elle abat 3 fois la charge de travail de n’importe quel élément lambda sans ciller jusqu’à l’hémiplégie partielle droite qui la paralyse 7 jours durant et dont elle se remet par miracle avec un remède de grand mère des temps modernes lui évitant ainsi toute médication chimique altérant son système nerveux central déjà bien mis à rude épreuve)… Et quand la météo le veut bien, elle en parle à ses collègues (ceux qui ne savaient pas et la prenaient juste pour une travailleuse un peu snob dont le mode de conversation est parfois légèrement envahissant) afin qu’ils l’apprivoisent un peu mieux.

Mise au pied du mur comme un animal à sa dernière respiration avant la tranche jugulaire sanglante de l’abattoir, comme une vache traumatisée qui cherche encore le Bien dans ce milieu hostile, elle se retire gentiment avec quelques indemnités compensatoires de perte de job due au bullshit de deux personnes vis à vis de qui la récente nouvelle direction pense vain de remettre de l’ordre. Quitte de cette expérience extraterrestre et scandaleuse sur le fond, et sans se formaliser sur ses conséquences traumatiques afin que ça passe plus vite pour rebondir mieux, elle rentre chez elle et profite de cette parenthèse de cessation d’activité pour travailler à ses oeuvres, se former avec acharnement 10h par jour en buvant des tas de smoothies vert, suivre des mooc et créer son propre site pour ajouter son petit grain de sable au vaste chantier titanesque de l’inclusion des personnes de sa condition.

Donc j’ai trouvé du travail. Et je saurais dire plus… J’ai trouvé un job au sein même de l’entreprise à laquelle j’ai souscrit un accès à des cours sur la comm’ digitale, (qui faisait également l’objet d’un post dédié à vous  dire comment c’est l’avenir dont on ne pourra bientôt plus se passer ici).

Je n’ai pas eu des indemnités fôlichonnes en départ de mon dernier job, et ça a même plutôt été la disette le temps de récupérer mon foutu solde, mais j’ai essayé de mettre ce temps à profit pour m’en remettre et déposer mes bagages en ne cédant pas à une haine vengeresse où de moindres remords, quand de toute façon la boîte allait très mal, et que d’une manière ou d’une autre il aurait fallu partir… Mais même en vivant du minimum, vers la mi avril il a fallu rechercher de l’emploi. D’autant plus que je ne sais même pas si j’ai le droit au chômage puisque j’ai monté un statut d’autoentrepreneur en job secondaire en 2014, débloqué l’ACCRE et l’ARSE, enfin de quoi acheter un peu de matériel de bijoux sans mourir de faim avec ces belles indemnités mensuelles de 1200€ / mois qui au delà du paiement de mes loyers et traites ne m’auraient pas permis de m’en sortir plus d’un mois. Puis je me suis mise en intérim et j’ai trouvé mon ancien job et déclaré mon auto-entreprenariat en activité secondaire. Ça m’a permis d’arrondir mes fins de mois au début de mon contrat avec 200€ de + que mon petit salaire et autant de week ends passés à fabriquer des bijoux à la chaîne comme si j’étais ma propre usine, et puis la charge de travail de ce CDI a commencé et mes déclarations d’autoentrepreneur trimestrielles sont passées à 0€ très vite. Noyée dans cette aventure épique où au départ tout allait bien même si on travaillait tous comme des brutes, je ne sais même pas si j’ai pris le temps de clôturer l’activité secondaire (et j’ai du mal à le voir en allant sur les sites des SIREN, auto entr’ etc.) et quand bien même je l’aurais fait, cela signifierait que mes droits sont de toute façon suspendus pendant 4 ans après la clôture de l’activité, bref je dois vite mettre de l’ordre dans tout ça. Donc à la fin de mon dernier contrat il s’agissait de ne pas trop rester inactive. Mi-avril j’ai postulé. J’en avais marre d’être assistante technique depuis 4 ans, je suis retournée voir du côté des secteurs culturels, au cas où. Surtout, je me sentais forte d’une proposition pour être e-reporter proposée vers février lorsque j’étais encore en contrat, et j’attendais patiemment que le personne qui a eu la géniale idée de créer cette structure me recontacte quand il ne serait plus en surcharge d’activité, ce qui était à mon sens plutôt bon signe. Ça nous a reporté au 25 mars. J’avais rendez vous à 10h.

Comme je suis une élève tenace, bête et disciplinée quand il s’agit d’améliorer mes conditions de travail, de vie et de mêler l’utile à l’agréable, j’ai tout fait pour préparer cette potentielle prise de poste en amont, du mieux que je le pouvais, donc en me formant en ligne, sur des MOOCS liés aux activités de cette boite. Pour faire simple, j’ai suivi pas à pas les cours d’un parcours de Community Management (pour avoir une idée généraliste de ce que tous les supports liés supposent) et progressivement j’ai tendu vers le marketing digital, événementiel etc. (et d’ailleurs tout m’intéresse tant, que je n’ai pas fini). Je me suis fait un programme : après 3 semaines à coder sur Codecademy pour les bases… J’ai enchainé les cours avec une rigueur militaire, du lever jusqu’à les suivre depuis mon bain avec l’ipad sur le meuble en face (avec quizz, TP et résultats notés pour obtenir des certificats). Du 19 au 31 mars 2018, j’obtiens 10 certificats tous en lien ou complémentaires des métiers du digital. Parallèlement je continue mes vidéos, ou plutôt je m’y remets à tâtons, même si mon point fort reste le contenu. J’avais rêvé cet entretien de telle sorte à arriver fière, sûre de moi et convaincante, savoir de quoi je parle, et n’avoir besoin d’aucune antisèche de la méthodologie en cascade en passant par le swot, les mots en gras etc. Devine ce qui m’est arrivé… J’ai découvert que le pire des patrons que j’ai eu… C’était moi-même vu le rythme et la charge que je me suis imposée avec un réveil automatique à 7h30 chaque matin et 1h plus tard arrivée à l’écran jusque 18, 19 et parfois 22h… des jours durant. Et pourtant, j’ai saboté l’entretien.

J’étais tellement prise dans mes MOOCS, qu’en trois semaines et concentrée comme un moine chartreux en son cloître, dans le silence de mes apprentissages, j’ai perdu la notion du temps, comme souvent quand quelque chose m’intéresse de très près, j’en oublie des besoins élémentaires, comme manger, aller aux toilettes, fumer (et ça c’est tant mieux) il faut que je me mette des alertes et m’aménage des temps de pause… J’ai investi dans un appareil à smoothie pour avoir les idées au clair et éviter de me sous-nourrir par omission, mais pour les échéances importantes comme celle-ci j’ai généralement le calendrier dans la tête, donc je ne me voyais pas oublier cette date, fixée comme un Saint Graal pour me sortir de tous mes déboires de l’entreprise traditionnelle.

 

Le jour de l’entretien que je comptais bien passer une dernière journée à préparer… et bien… je pensais que ce jour était le lendemain, inversant mon vendredi avec mon jeudi… et tandis que je laissais mes petites leçons de côté, je me lançais dans une énième lecture du site de la boite dès 8h du mat… Pour découvrir sur le bas de l’écran vers les midi que mon rendez-vous aurait du avoir lieu 2h avant ce jour même. J’ai eu envie de me détester, j’ai pesté insolemment contre moi-même à l’intérieur sans sortir un mot. J’ai enfilé ce que je trouvais avec l’espoir que la pause déjeuner de ces entrepreneurs me permettrait d’en apercevoir l’ombre d’un, ne comptant même plus sur le job qu’attachée à m’excuser platement d’avoir loupé cette échéance comme une débutante. Lorsque je suis arrivée je venais de les croiser sans le savoir, donc j’ai du me trouver un café pour revenir plus tard et continuer de pester, avoir honte, et tenir une heure de plus en baltringue de circonstance en face de mon grand café crème que je n’arrivais certainement pas à apprécier tandis que mes voisines s’enfilaient des bigorneaux pendant la pause déj’ comme j’aurais rêvé de le faire aussi en décrochant le job… au lieu de ça relire 3 fois le détail de leurs activités sur l’ipad en pleine terrasse, l’appétit coupé, la honte et l’échec au ventre. De retour, le boss m’a concédé 10 minutes  dans les escaliers… Qui se sont globalement terminées ainsi « Rayonnez, soyez votre propre marque, on pourra peut-être se voir en juin pour faire des tests in situ ».

Imaginez que vous ayez vécu dans l’ombre de vous-même pendant 37 ans pour finir diagnostiqué autiste, passé 17 ans à des sous postes au regard de vos capacités à travailler comme Stakhanov après avoir capitulé sur la reconnaissance à en retirer et vous voilà sans job, poussée à la porte à la vue de tous, tondue sur l’autel des tentes industrielles à hygrométrie contrôlée, après avoir annoncé votre diagnostic à votre dernier employeur… Et pensant avoir enfin été reconnue pour le job de votre vie, celui pour lequel vous étiez prédestinée, vous venez de louper le coche comme une bleue débarquée de sa province pour vivre la grande aventure parisienne, que j’étais il y a dix ans… Et voilà qu’il faut rayonner publiquement de ce qui est considéré comme une grosse tare en France. La fille a l’air neuneu, sauf qu’en fait son potentiel agace, la fille a des troubles des interactions sociales, et des trucs sensoriels chiants en particulier des oreilles. Mais la fille s’en démerde seule quand elle ne se bat pas contre des moulins à vent systémiques. … La fille prend son courage avec ses 6 mains de Mahakali de la jungle Parisienne, la fille cherche, dégote, s’agite pour bosser et survivre dans ce milieu. La fille s’essuie des traumatismes, la fille sourit que tout va toujours bien, même quand elle a épuisé toutes ses cuillères à midi. La fille n’est pas cette victime qui attend le week-end pour s’enfuir* (Stupeflip… oui, encore). Elle rebondit. Toujours. Mais voilà qu’il faudrait rayonner. Que l’autiste du fond de la classe doit s’estampiller comme marque… Et j’ai déjà longuement pensé à quels slogans les autistes pourraient se référer s’il fallait faire notre pub…

« Make Autism a Threat of valuable skills for the  first time ever » (cause that’s definitely who we are).

Que soit, je viens de louper l’opportunité de ma vie. Que soit je viens de passer pour la Plus Grosse Baltringue de la Terre en ayant oublié ce rencard primordial. Que soit… Rayonnons. Après tout, maintenant que je suis officiellement autiste, je peux prendre ce que je veux au mot. Prise de risque : maximum. Rayonner dans mon cas revient à dévoiler à la face du monde mon autisme, me griller sur une simple recherche google en creusant un peu pour tomber sur ce site en pleine recherche d’emploi… Et d’un autre côté, vais-je devoir me cacher toute ma vie, moi qui ait du à la fois faire le deuil de la normalité et de l’entreprise traditionnelle en seulement 2 articles dans ma parenthèse spatio-temporelle de néo sans emploi. Sur le report des tests in situ en juin, je n’avais décidément pas les moyens de rester sur mon séant à Mooc’er en vivant de l’air du temps et en regardant les factures comme des petits papillons sans importance jusque là, ni les moyens de m’y accrocher encore après cette loupée. J’y repenserai peut-être d’ici là, mais je vais devoir manger. J’ai pris mes derniers cours de CMS. Étudié toutes les possibilités de créer un site internet, acheté mon nom de domaine, souscrit à une offre, envoyé le tout avant même d’avoir bouclé l’habillage parce que j’y réfléchi encore et que sur l’esthétique des choses je ne veux pas faire n’importe quoi, rédigé 10 contenus d’avance pour déposer mes bilans avant de repartir sur du neuf et établir une fréquence de publication plutôt que sortir la chose sans  aucune étoffe, et nous voilà. Au même point zéro 37 ans plus tard de me demander si je décollerai un jour de ces situations de tristesse d’assistante surqualifiée au salaire de ras des pâquerettes à devoir encore et encore faire mes preuves. Et ne jamais savoir ce que je ferai quand je serai grande, si j’aurai ma chance un jour, même si je m’y échine de tout mon temps libre, et voilà, j’ai loupé l’opportunité du siècle par excès de zèle.

Seul point positif, la question de la reconversion ne se posait plus. Mais il va falloir la financer ce qui n’est pas possible par mes propres moyens. Pôle emploi reconversion?  Et quelle reconversion après ce job d’e-rep qui m’est passé sous le nez? Les possibilités sont vastes. TOUT m’intéresse, des ressources humaines au CM, en passant par dev’ et marketeur de contenu et chef de projets multimédia. Ce qui est bien c’est que tout existe. Et que même pour faire le bon choix, il y a des … cours en ligne qui retracent ces parcours et énoncent les qualités requises. Et maintenant que je me connais mieux moi-même, il s’agit aussi de faire cadrer ça avec un mon profil MBTI de… Commandant. Et oui, parce que pour combler le tout, j’ai un profil Steve Jobs. Tu m’étonnes que je n’avais rien à fiche en assistanat. À part pour trouver les solutions rapides à des problèmes, traiter le surplus à la vitesse éclair, être la mule de service, à la fin je suis celle qui repère les failles, et a du mal à ne pas les révéler. Et pis encore, la malhonnêteté intellectuelle me fait défaut. Donc oui, je suis l’emmerdeuse de service qui voit tout de suite quelles sont les failles d’un système et veut te faire comprendre que c’est pour ton bien qu’elle le fait remarquer, et même  quand je ne le dis pas, les patrons voient que j’ai vu, et c’est ce qui explique certainement que j’ai une propension toute dédiée à m’attirer les foudres de la hiérarchie et des quelques tire au flancs que j’ai parfois été amenée à croiser. Au lieu de m’utiliser comme levier pour trouver les solutions et rendre l’organisation, les outils et les méthodologies efficaces tout en restant logique et ludique, ce qui est autrement plus ma spécialité de fond. Je n’ai connu que des états : copine comme cochon avec le boss et ennemi de l’État Entreprise. « Si les petits cochons ne me mangent pas, on fera quelque chose de moi »… J’ai reçu cette carte postale un jour…. j’aurais dû lui faire confiance.

Osciller entre savoir qui l’on est et manquer de confiance en soi est un grand jeu d’équilibriste sur lequel je manque diablement d’endurance… Et pourtant, comme tous mes pairs, je ne sais que m’améliorer avec le temps… Mais rarement me faire suffisamment remarquer pour être exploitée à bon escient.

 

J’étais en train de consulter LinkedIn et de relever un ou deux articles pertinents à partager sur la transition énergétique pour nourrir mon fil, loin de ceux qui partagent tout et n’imp’ pour marquer des points visibilité… En mars, un recruteur m’avait contacté via les messages privés, j’ai eu un entretien de 2 heures et demie la semaine dernière. Comme tout le reste, je ne révélerai rien de qui ou quoi. Je peux juste dire que c’était en très grande banlieue même si ça restait relativement accessible. Et pour la première fois de ma vie, j’ai su négocier un salaire, et obtenu une proposition sans un sou de moins les jours qui ont suivis. *Progrès* …. Dans la lignée directe d’où je sors. J’ai admiré le génie du recrut’ process savamment ordonné par l’associé du dirigeant. J’ai d’abord vu le dirigeant pour une présentation et évaluation de ce que j’avais déjà fait ou non. Puis la responsable RH… Et pour finir l’associé du dirigeant qui se trouve également être consultant spécialisé dans les restructurations, que celles ci aillent dans le sens d’une croissance ou de pertes de l’entreprise.

Imaginez ma tête quand d’un seul coup d’œil ce dernier m’envoie tout de go : « Vous êtes  d’une Incroyable Résilience »… Cette sensation surprenante d’être enfin reconnue sans avoir mis les mains dans le seau. Et puis de ponctuer « les gens comme vous sont capable d’engranger des charges titanesques avec un grand tact dans l’adversité en revanche s’ils perdent le respect, c’est fini pour eux ». « Vous savez je suis expert en restructuration et dans un sens comme dans l’autre, cela génère des situations de frustrations et des départs dans les deux cas, et socialement c’est la partie la plus difficile à gérer, ici je ne veux pas d’embrouilles »... Et encore « Nous travaillons avec des personnes saines, ici, disons qu’il y a eu des personnes qui ont voulu nuire à leurs collaborateurs, mais qu’elles ne sont plus là parce qu’on a réglé le problème ». Et voici enfin ce qu’il a réussi à me faire dire à l’issue de la question fatidique « Où vous voyez vous dans deux ans? »…. » Et bien, après toutes ces années d’assistanat à divers niveau de la comptabilité au technique en passant par la gestion, j’aimerais à défaut d’avoir l’entière responsabilité de mon propre poste, sans être l’assistante de qui que ce soit, avoir une vraie responsabilité d’un poste ou d’un service clef que je pourrais gérer moi-même de A à Z, mais visiblement, je manque trop de confiance en moi pour savoir m’imposer en entreprise »…. Évidemment, c’est la même chose dans la vie.

J’ignore pourquoi, je connais des gens connus, des personnalités, et je n’aime pas cette différence marquée entre l’image et la réalité. À vrai dire j’ai passé une bonne partie de ma vie à casser tout ça en moi-même pour être Une, tout le temps, quand bien même il y en aura toujours pour trouver ça louche et me chercher quelques sournoiseries inexistantes. Pourtant qu’ai-je à perdre,? Absolument rien, vu que je ne gagne déjà rien, c’est bien mon drame. C’était la dernière barrière à franchir. Mais afficher  et assumer mon autisme au su de tous dans le monde réel en particulier de l’entreprise n’est pas encore à mon ordre du jour, ou alors c’est l’aube.

Voilà typiquement ce que j’avais besoin d’entendre, ou de croire après mes dernières pertes de confiance en date. Voilà avec qui j’avais rêvé de travailler depuis longtemps même si j’ai eu quelques excellentes expériences malgré tout.

J’ai refusé le poste.  J’ai refusé parce que dans six mois je ne saurai pas faire semblant de travailler sur un produit qui ne me passionne pas, au même poste technique, avec moins de contraintes que mon ancien job de niche où le produit était tellement hors norme que ça m’intéressait tous les jours. J’ai refusé pour une autre offre, qui m’a paru plus affriolante, facile et accessible, même si moins bien rémunérée pour en rester au même point mais je ne sais même pas si j’ai bien fait, et comme de toute façon j’étais persuadée de ne pas avoir peur, me voilà avec un trac… de débutante, encore. Je travaille dans une entreprise inclusive, je travaille dans une start-up, je devrais penser de « rêve » et je ne peux me cacher et je ne sais ni si je vais pouvoir évoquer la RQTH un jour puisque pour le moment je ne l’ai pas, et malgré ça, je me sens déjà malhonnête en moi-même, je vais le détailler dans l’article suivant. Je n’ai pas peur de la tâche, mais de l’exclusion. Et pour le moment tout me porte à croire qu’elle ne sera jamais loin, mais je ne veux pas avoir d’a priori. Parfois les premières impressions sont les bonnes, mais dans mon cas je sais qu’il faut patienter un peu pour le confirmer ou non. Mais sur le long terme, cette stagnation n’est plus acceptable de toute façon. J’ai déjà perdu trop de temps en effort pour être la norme attendue du patron, et je n’y ai gagné que pertes et fracas sans jamais demander mon reste, il n’est pas normal que je doive m’excuser d’être qui je suis. Surtout si je sais être rapidement brillante pour une mission confiée. Comment faire sans avoir l’air pédante?

To be continued.

3 commentaires sur « Autiste et salariée. Point zéro de la reconversion. »

  1. Merci, vraiment. Ça résonne avec beaucoup d’expériences personnelles. Le rendez-vous dans le vent après une préparation chirurgicale, combien de fois?… En matière de coming-out autistique au travail, je n’en suis qu’au tout début, avec RQTH en cours et franc soutien de la médecine du travail. En te lisant j’ai fait un peu gloups, mais on va bien voir comment ça va se passer…

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    1. C’est un peu chacun son histoire, c’est une bonne chose d’avoir ce filet de sauvetage concernant le RQTH, personnellement je ne pensais pas que mon pas insisterait tant que j’en fasse la demande mais avec le recul je crois qu’il a eu raison, sans on a aucune protection et le manque d’inclusion nous fragilise trop pour se permettre de s’asseoir dessus, tout le meilleur pour la suite, en tout cas!

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